Revue de presse du 22 octobre

Publié le par collectifcitoyen

Le Télégramme, jeudi 22 octobre 2009

 

Mariage refusé à Loudéac (22). Le couple porte plainte pour diffamation contre le maire

21 octobre 2009 à 21h30

 

Pour le meilleur et surtout pour le pire, la relation conflictuelle qui oppose Gérard Huet, maire de Loudéac, et un jeune couple hispano-marocain, se poursuit.

 

Le rappel des faits

L’affaire débute en juillet dernier. Adil Doubi, âgé de 31 ans et de nationalité marocaine, doit se marier avec Kamar El Haji Safari, de nationalité hispano-marocaine, le samedi 4 juillet, à l’hôtel de ville de Loudéac. Les bans ont été publiés, non sans difficultés. Pourtant, ce jour-là, point de mariage.

L’hôtel de ville est fermé et le maire refuse de célébrer cette union. "J’estime que c’est un mariage de complaisance ", explique-t-il alors, allant jusqu’à évoquer le risque d’une filière hispano-marocaine qui s’implanterait à Loudéac pour des raisons économiques.

Le 8 juillet, après enquête de gendarmerie, Gérard Zaug, procureur de la république de Saint-Brieuc, adresse une injonction à Gérard Huet lui sommant de célébrer ce mariage, qu’il estime légal aux yeux de la loi. Le juge des référés confirme la décision le 23 juillet et le lundi 27, dans une salle municipale, Kamar et Adil sont mariés par une adjointe à l’état-civil. Gérard Huet ne participe pas à la cérémonie.

 

Création d’un collectif

On pensait l’affaire du mariage refusé désormais close quand, le 13 octobre dernier, le maire adresse une lettre à ses administrés où il justifie sa position. Il fait état de données confidentielles sur le couple et dénonce " un système qui fait la part belle à l’assistanat". Gérard Huet est alors soutenu par Marc Le Fur.

Mais cette initiative est condamnée par le MoDem, qui s’insurge et réclame une lettre d’excuse, et par l’opposition municipale qui y voit une atteinte aux Droits de l’Homme.

Lundi dernier, alors qu’Adil Doubi déposait plainte pour diffamation contre le maire, un collectif de neuf mouvements (*) se créait pour condamner Gérard Huet et sa lettre du maire. "Nous avons jugé que les réactions des Loudéaciens étaient trop timorées dans cette affaire, confie Jacques Paul, de la Ligue des droits de l’Homme. Ce collectif, c’est pour dénoncer les pratiques du maire, notamment de dénonciation et d’attaque aux personnes".

 

Le maire Gérard Huet maintient sa position

Aujourd'hui, dans un communiqué, Gérard Huet a justifié sa lettre et confirmé sa position dans cette affaire. "Je sais pertinemment qu’en écrivant certaines vérités, cela ne va pas plaire à certaines personnes acharnées à me combattre depuis 2001 et qui croient détenir le monopole du cœur".

" Avec cette polémique autour de l’article sur le mariage des étrangers, c’est comme si on m’accusait d’avoir vu juste. J’estime pourtant avoir fait mon devoir d’élu en m’opposant à ce qui me paraissait contraire à l’esprit du mariage républicain".

 

* La Ligue des droits de l’Homme, la Cimade, la CFDT, la CGT, l’union syndicale Solidaires, le Parti socialiste, le mouvement démocrate, le Parti communiste et les Verts.

 

Lionel Samson

Ouest-France, jeudi 22 octobre 2009

Lettre du maire : un collectif citoyen créé

Associations, syndicats, partis politiques mais aussi particuliers réagissent à la publication. Gérard Huet n'en démord pas.

Jeudi 22 octobre 2009
Site Internet Ouest-France
Le maire de Loudéac attaqué pour diffamation

Adil Doubi et son épouse Kamar El Haji Safari ont déposé plainte pour diffamation lundi, à la brigade de gendarmerie de Loudéac, contre le maire de Loudéac, Gérard Huet. Une plainte qui fait suite à la lettre du maire où Gérard Huet se justifie à nouveau sur les raisons pour lesquelles il a refusé de célébrer le mariage du couple.

"Compte tenu de la nature des faits, l’auteur sera entendu à la gendarmerie de Loudéac dans les jours qui viennent et une enquête est ouverte. C’est la procédure", expliquait Gérard Zaug, procureur de la République de Saint-Brieuc.

Une seconde plainte contre le maire a été déposée par la Ligue des droits de l’homme. Elle avait déjà annoncé, dans la matinée, sa volonté de se constituer partie civile au côté du couple, elle ajoute que le siège va déposer plainte contre Gérard Huet. "Nous allons porter plainte pour diffamation, atteinte à la vie privée et discrimination", explique Annick Audoux, présidente de la section de Saint-Brieuc de la Ligue des droits de l’homme.

Lettre du maire : un collectif citoyen créé

Dans "La lettre de Gérard Huet, votre maire" reçue par les Loudéaciens, le premier magistrat confirmait sa position face "à une absurdité du droit" dans cette affaire de mariage.

Associations, syndicats, partis politiques mais aussi particuliers ont voulu réagir à la publication, en créant en début de semaine un collectif de citoyen, comptant en son sein La ligue des droits de l'homme, le Cimade (comité inter-mouvement auprès des évacués), la CFDT, la CGT, Solidaires, le Parti socialiste, le Mouvement démocrate, le Parti communiste et les Verts.

Le Collectif s'est insurgé lundi contre "les pratiques" du maire. "Doit-on accepter que les individus soient montrés du doigt ? Aujourd'hui, il s'agit de ce couple. Mais demain ? Les chômeurs ? Les accidentés de la vie ?", questionnent les membres du Collectif. Pour eux, le respect de la vie privée a été bafoué.

Jeudi 22 octobre 2009

Le Télégramme

Loudéac. Une plainte pour diffamation contre le maire

22 octobre 2009

Nouvel épisode tumultueux dans l'histoire du mariage refusé à Loudéac. Lundi dernier, le marié a déposé plainte pour diffamation contre le maire, Gérard Huet, après sa lettre diffusée aux Loudéaciens la semaine dernière.

Pour le meilleur et surtout pour le pire, la relation conflictuelle qui oppose Gérard Huet, maire de Loudéac, et un jeune couple hispano-marocain, se poursuit. L'affaire débute en juillet dernier. Adil Doubi, âgé de 31 ans et de nationalité marocaine, doit se marier avec Kamar El Haji Safari, de nationalité hispano-marocaine, le samedi 4juillet à l'hôtel de ville de Loudéac. Les bans ont été publiés, non sans difficultés. Pourtant, ce jour-là, point de mariage. L'hôtel de ville est fermé et le maire refuse de célébrer cette union. «J'estime que c'est un mariage de complaisance», explique-t-il alors, allant jusqu'à évoquer le risque «d'une filière hispano-marocaine qui s'implanterait à Loudéac pour des raisons économiques». Le 8juillet, après enquête de gendarmerie, Gérard Zaug, procureur de la république de Saint-Brieuc, adresse une injonction à GérardHuet lui sommant de célébrer ce mariage, qu'il estime légal aux yeux de la loi. Le juge des référés confirme la décision le 23juillet et le lundi27, dans une salle municipale, Kamar et Adil sont mariés par une adjointe à l'état-civil. Gérard Huet ne participe pas à la cérémonie.

Création d'un collectif

On pensait l'affaire du mariage refusé désormais close quand, le 13octobre dernier, le maire adresse une lettre à ses administrés où il justifie sa position. Il fait état de données confidentielles sur le couple et dénonce «un système qui fait la part belle à l'assistanat» (Le Télégramme du 17octobre). Gérard Huet est alors soutenu par MarcLeFur. Mais cette initiative est condamnée par le MoDem, qui s'insurge et réclame une lettre d'excuses, et par l'opposition municipale qui y voit une atteinte aux droits de l'Homme. Lundi dernier, alors qu'Adil Doubi déposait plainte pour diffamation contre le maire, un collectif de neuf mouvements (*) se créait pour condamner Gérard Huet et sa lettre du maire. «Nous avons jugé que les réactions des Loudéaciens étaient trop timorées dans cette affaire, confie JacquesPaul, de la Ligue des droits de l'Homme. Ce collectif, c'est pour dénoncer les pratiques du maire, notamment de dénonciation et d'attaque aux personnes».

Gérard Huet maintient sa position

Hier, dans un communiqué, Gérard Huet a justifié sa lettre et confirmé sa position dans cette affaire. «Je sais pertinemment qu'en écrivant certaines vérités, cela ne va pas plaire à certaines personnes acharnées à me combattre depuis 2001 et qui croient détenir le monopole du coeur». «Avec cette polémique autour de l'article sur le mariage des étrangers, c'est comme si on m'accusait d'avoir vu juste. J'estime pourtant avoir fait mon devoir d'élu en m'opposant à ce qui me paraissait contraire à l'esprit du mariage républicain».

* La Ligue des droits de l'Homme, la Cimade, la CFDT, la CGT, l'union syndicale Solidaires, le Parti socialiste, le Mouvement démocrate, le Parti communiste et les Verts.

  • Lionel Samson

Publié dans Presse

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