Revue de presse 6 novembre

Publié le par collectifcitoyen

Le Courrier indépendant, 6 novembre 2009

Conseil général : Gérard Huet vivement attaque

Une volée de bois vert

Sale temps pour Gérard Huet. Le maire et conseil­ler général de Loudéac a été vivement pris à partie lors de la dernière session du Conseil général.

Les élus départementaux s'étaient réunis en début de semaine pour aborder une décision budgétaire modifi­cative commandée par la détérioration de la situation économique et sur le désen­gagement de l'Etat qui pèse lourdement sur les finances départementales. Mais ce qui a le plus attiré l'atten­tion, c'est la charge à bou­lets rouges tirée à l'encontre du conseiller général de Loudéac.

« Nous savions que vos méthodes souvent mus­clées dans la gestion de votre commune ne fai­saient pas de vous une référence absolue en matière de démocratie locale, mais au demeu­rant, il appartenait aux Loudéaciens de réagir s'ils l'estimaient nécessaire. Mais cela, c'était avant l'épisode du mariage refusé de deux étrangers » a commencé Charles Josse­lin. Pour le conseiller géné­ral socialiste de Ploubalay, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la déjà trop fameuse lettre du maire où Gérard Huet revenait sur « le mariage de l'été ».

Et de lui reprocher non pas d'avoir expliqué sa ver­sion des faits, « ce qui était son droit », mais plutôt d'avoir assorti cette explica­tion de propos qui « témoi­gnent d'un populisme, d'une franchouillardise, d'une xénophobie qui contredit l'idéal républi­cain auquel il se réfère souvent... sur le terrain, hélas bien connu, des étrangers qui volent le pain des honnêtes travail­leurs français ».

Pour l'ancien ministre de la coopération, « il est dan­gereux de jouer avec les explosifs », avant de confier son espoir de voi~ que le débat sur l’identité nationale pourrait, du moins il l'espère, confirmer les valeurs d'ouverture de la France, plutôt que contri­buer à l'érection de murail­les.

Ne pas stigmatiser

Pour le président Claudy Lebreton, le sujet est grave. « Quand 225 familles représentent les revenus de deux milliards d'indivi­dus, quand deux milliards d'hommes vivent avec deux euros par jour, croyez‑vous que les choses peuvent durer longtemps ainsi ? Ne croyez‑vous pas normal que des hommes et des femmes au péril de leur vie, essayent de rejoindre nos continents pour avoir leur part de richesse ? » Pour lui aussi, Gérard Huet a été trop loin : « Quand on est maire et qu'on s'exprime sur le sujet, gare à ne pas stigma­tiser certaines personnes, à dresser les uns contre les autres ».

Gérard Huet se défend

Le conseiller général de Loudéac, sous les hués des élus de la majorité départe­mentale, a répondu à ces attaques. A chaud, il s'est dit « déçu que vous ayez rejoint la meute, la curée, avant de m'avoir entendu. je pensais que les droits de la défense devaient être respectés avant d'être livré aux chiens ». Mais il a estimé être victime d'un règlement de compte : « je dérange, je suis hors nor­mes, on ne m'a jamais par­donné d'avoir battu Didier Chouat en 2001 ». Pour lui, les élus PS som­brent « dans la haine et le mensonge ». Et de lancer à Charles Josselin : « je t'admirais, je n'ai plus de res­pect pour toi ». Tour à tour incisif puis se voulant per­suasif, il a souligné qu'on ne pouvait le taxer de xéno­phobie: « j'ai renvoyé dans les cordes le FN qui voulait me soutenir », avant d'ajouter : « depuis mon élection, j'ai célébré 26 mariages d'étrangers ».

A froid ensuite, le lende­main, il a tenté de revenir sur le sujet le lendemain, provoquant de nouvelles huées, et le départ de l'hé­micycle des conseillers de la majorité à l'exception du président Lebreton, maître de séance, et de Charles Jos­selin. « Au moment du mariage, en juillet, le marié était bien sous le coup d'une procédure d'expulsion. le tribunal administratif m'a donne raison ». Avant de préciser : « je célébrerai le prochain mariage d'étrangers, un couple de Congolais, le 12 décembre ».

Charles Josselin a joué la carte de l'apaisement : « je ne me suis pas livré à une attaque contre votre per­sonne, mais contre des idées que vous avez expri­mées. On ne pouvait plus laisser reprendre des argu­ments qui font tellement de mal, qui sont le fond de commerce des extrémis­mes ».

Un silence assourdissant

Au cours de ces débats, les élus de droite ont observé un prudent mutisme confinant au silence assourdissant, esti­mant ne pas être assez au fait des propos reprochés au maire de Loudéac. Ce qui a poussé Charles Josselin à leur porter une volée de bois vert: « l'engagement du politique et aussi son honneur est d'avoir en permanence la préoccupation des droits de l'homme, y compris ceux des étrangers. Ponce Pilate a eu de nombreux descendants, je ne pensais pas qu'içi y en avait parmi nous ».

En marge de l'affaire : Loi

Marc Le Fur propose

De son côté, Marc Le Fur, député des Côtes d'Armor, a annoncé qu'il avait déposé un projet de loi « visant à lutter contre les mariages de complaisance, parce qu'on ne peut tolérer une telle lacune dans notre dis­positif de lutte contre les filières de l'immigration clandestine ».

Selon le Député des Côtes d'Armor, il y a des situations où il existe une véritable relation personnelle entre les deux individus en cause « mais pour lesquelles le mariage n'est pourtant qu'un moyen d'obtenir une régularisation et d'évi­ter une reconduite à la frontière », comme l'a mon­tré l'affaire de Loudéac.

Pour Marc Le Fur ce type de mariage est bien une forme « de détournement de procédure, pénalement répréhensible » au titre de l'article L. 623‑1 du code de l'entrée et du séjour des étranger et du droit d'asile.

A ses yeux, « il est dès lors important que les maires et les procureurs puissent faire échec à une telle ten­tative d'infraction comme c'est le devoir de leur charge ».

Il apparaît donc. oppor­tun, selon le Députés des Côtes d'Armor de prévenir toute commission de l'infra­ction pénale réprimant le fait de contracter mariage aux seules fins d'obtenir ou de faire obtenir un titre de séjour ou la nationalité fran­çaise, « d'obliger le minis­tère public, saisi par le maire a surseoir automati­quement à la célébration d'une union en cas de sus­picion de mariage blanc ».

Marc Le Fur propose que le « délai de sursis soit d'un mois, renouvelable, cette suspension permettrait ainsi au Procureur de la République de dilieenter une enquête afin d'établir la tentative de commission des infractions décrites à l'article L 632‑1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile et d'engager les poursuites, le cas échéant. »

Lettre du maire : Réactions dans la presse nationale

L'affaire est remontée jus­que dans les médias natio­naux. Ainsi, sous le titre « cli­mat délétère à Loudéac après le mariage de deux étrangers », le quotidien Libération a rap­pelé toutes les étapes de la crise dans son édition du 23 octobre, s'abstenant cepen­dant de tous commentaires, notant simplement : « on ne pourra pas reprocher à Gérard Huet, le maire de Loudéac, qui avait été condamné en juillet dernier pour avoir refusé de marier deux étrangers en situa­tion régulière ‑contrairement à ce qu'il prétend‑ d'avoir de la suite dans les idées. »

Beaucoup plus incisif a été le Canard enchaîné qui ironise sur le « charmant courrier reçu par les Loudéa­ciens et sur le « riant édile, un ex‑divers gauche qui a bien « évolué » . « Ils auraient pu le confondre avec un tract du FN ».

Reprenant la conclusion du maire de Loudéac : « c'est la mairie qui paye, donc nous, chers contribuables« , l'heb­domadaire satirique, qui rapproche les faits de l'attri­bution de la Marianne d'or à Gérard Huet, en récompense du combat mené pour l'hô­pital, termine par « manque­rait plus que les deux étrangers aillent s'y faire soigner ».

Enfin le journal d'extrême droite Minute a lui aussi évoqué l’affaire en saluant le combat du maire.

Claudy Lebreton : « quand on est maire, gare à ne pas dresser les gens les uns contre les autres ».

Gérard Huet : « je pensais que les droits de la défense devaient être respectés ».

Stationnement e Handicapés

La réponse du maire

Suite à l'article paru dans le Courrier Indépendant du vendredi 30 octobre 2009 et intitulé : « Stationnement handicapé ‑ un marquage non réglementaire », la Mai­rie de Loudéac souhaite apporter des explications :

Dominique Bernard, conseiller municipal de la minorité, a adressé à M. le Maire de Loudéac, le 7 octo­bre 2009 un courrier signa­lant un problème de mar­quage qui ne serait pas régle­mentaire. Dans un courrier en date du 26 octobre 2009 adressé à M. Bernard, M. le Maire s'est expliqué en jus­tifiant pourquoi ce mar­quage est spécifique :

Le stationnement réservé situé au 37, Rue Louis LAVERGNE a été réalisé à la demande de Jean‑Michel Robin ‑ Kinésithérapeute, afin de faciliter la dépose des patients à mobilité réduite de cet établissement de santé, qui sont le plus sou­vent non titulaires d'une carte européenne handica­pée GIG‑GIC. Ceci explique pourquoi ce stationnement est matérialisé en jaune et ne comporte pas de signali­sation verticale, conformé­ment aux dispositions de l'article 8.3 de l'instruction ministérielle sur la signalisation routière du 24 novem­bre 1967

« je savais la minorité prompt à la critique, mais là cela dépasse l'entende­ment, car désormais les élus de l'opposition en viennent à inventer des problèmes pour mieux faire parler d'eux ! Premiè­rement, en tant que mem­bre de la Commission Accessibilité, M. Bernard n'a pas à divulguer les points qui y sont traités. Deuxièmement, j'ai répondu à M. Bernard par courrier en date du 26 octobre 2009, en lui expli­quant les raisons d'un marquage jaune. Or aujourd'hui je constate que M. Bernard préfère se répandre dans la presse en mettant en cause la res­ponsabilité de la Mairie, m'obligeant à me justifier sur des problèmes qui n'existent pas 1 Où est l'es­prit constructif de l'oppo­sition ? J'invite donc M. Bernard à venir en Mairie se faire expliquer de nou­veau, par le Chef de la Police Municipale, ce point de détail, qu'à priori il n'a pas compris« a lancé Gérard Huet, maire de Lou­déac.

Publié dans Presse

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