Revue de presse 6 novembre
Conseil général : Gérard Huet vivement attaque
Une volée de bois vert
Sale temps pour Gérard Huet. Le maire et conseiller général de Loudéac a été vivement pris à partie lors de la dernière session du Conseil général.
Les élus départementaux s'étaient réunis en début de semaine pour aborder une décision budgétaire modificative commandée par la détérioration de la situation économique et sur le désengagement de l'Etat qui pèse lourdement sur les finances départementales. Mais ce qui a le plus attiré l'attention, c'est la charge à boulets rouges tirée à l'encontre du conseiller général de Loudéac.
« Nous savions que vos méthodes souvent musclées dans la gestion de votre commune ne faisaient pas de vous une référence absolue en matière de démocratie locale, mais au demeurant, il appartenait aux Loudéaciens de réagir s'ils l'estimaient nécessaire. Mais cela, c'était avant l'épisode du mariage refusé de deux étrangers » a commencé Charles Josselin. Pour le conseiller général socialiste de Ploubalay, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la déjà trop fameuse lettre du maire où Gérard Huet revenait sur « le mariage de l'été ».
Et de lui reprocher non pas d'avoir expliqué sa version des faits, « ce qui était son droit », mais plutôt d'avoir assorti cette explication de propos qui « témoignent d'un populisme, d'une franchouillardise, d'une xénophobie qui contredit l'idéal républicain auquel il se réfère souvent... sur le terrain, hélas bien connu, des étrangers qui volent le pain des honnêtes travailleurs français ».
Pour l'ancien ministre de la coopération, « il est dangereux de jouer avec les explosifs », avant de confier son espoir de voi~ que le débat sur l’identité nationale pourrait, du moins il l'espère, confirmer les valeurs d'ouverture de la France, plutôt que contribuer à l'érection de murailles.
Ne pas stigmatiser
Pour le président Claudy Lebreton, le sujet est grave. « Quand 225 familles représentent les revenus de deux milliards d'individus, quand deux milliards d'hommes vivent avec deux euros par jour, croyez‑vous que les choses peuvent durer longtemps ainsi ? Ne croyez‑vous pas normal que des hommes et des femmes au péril de leur vie, essayent de rejoindre nos continents pour avoir leur part de richesse ? » Pour lui aussi, Gérard Huet a été trop loin : « Quand on est maire et qu'on s'exprime sur le sujet, gare à ne pas stigmatiser certaines personnes, à dresser les uns contre les autres ».
Gérard Huet se défend
Le conseiller général de Loudéac, sous les hués des élus de la majorité départementale, a répondu à ces attaques. A chaud, il s'est dit « déçu que vous ayez rejoint la meute, la curée, avant de m'avoir entendu. je pensais que les droits de la défense devaient être respectés avant d'être livré aux chiens ». Mais il a estimé être victime d'un règlement de compte : « je dérange, je suis hors normes, on ne m'a jamais pardonné d'avoir battu Didier Chouat en 2001 ». Pour lui, les élus PS sombrent « dans la haine et le mensonge ». Et de lancer à Charles Josselin : « je t'admirais, je n'ai plus de respect pour toi ». Tour à tour incisif puis se voulant persuasif, il a souligné qu'on ne pouvait le taxer de xénophobie: « j'ai renvoyé dans les cordes le FN qui voulait me soutenir », avant d'ajouter : « depuis mon élection, j'ai célébré 26 mariages d'étrangers ».
A froid ensuite, le lendemain, il a tenté de revenir sur le sujet le lendemain, provoquant de nouvelles huées, et le départ de l'hémicycle des conseillers de la majorité à l'exception du président Lebreton, maître de séance, et de Charles Josselin. « Au moment du mariage, en juillet, le marié était bien sous le coup d'une procédure d'expulsion. le tribunal administratif m'a donne raison ». Avant de préciser : « je célébrerai le prochain mariage d'étrangers, un couple de Congolais, le 12 décembre ».
Charles Josselin a joué la carte de l'apaisement : « je ne me suis pas livré à une attaque contre votre personne, mais contre des idées que vous avez exprimées. On ne pouvait plus laisser reprendre des arguments qui font tellement de mal, qui sont le fond de commerce des extrémismes ».
Un silence assourdissant
Au cours de ces débats, les élus de droite ont observé un prudent mutisme confinant au silence assourdissant, estimant ne pas être assez au fait des propos reprochés au maire de Loudéac. Ce qui a poussé Charles Josselin à leur porter une volée de bois vert: « l'engagement du politique et aussi son honneur est d'avoir en permanence la préoccupation des droits de l'homme, y compris ceux des étrangers. Ponce Pilate a eu de nombreux descendants, je ne pensais pas qu'içi y en avait parmi nous ».
En marge de l'affaire : Loi
Marc Le Fur propose
De son côté, Marc Le Fur, député des Côtes d'Armor, a annoncé qu'il avait déposé un projet de loi « visant à lutter contre les mariages de complaisance, parce qu'on ne peut tolérer une telle lacune dans notre dispositif de lutte contre les filières de l'immigration clandestine ».
Selon le Député des Côtes d'Armor, il y a des situations où il existe une véritable relation personnelle entre les deux individus en cause « mais pour lesquelles le mariage n'est pourtant qu'un moyen d'obtenir une régularisation et d'éviter une reconduite à la frontière », comme l'a montré l'affaire de Loudéac.
Pour Marc Le Fur ce type de mariage est bien une forme « de détournement de procédure, pénalement répréhensible » au titre de l'article L. 623‑1 du code de l'entrée et du séjour des étranger et du droit d'asile.
A ses yeux, « il est dès lors important que les maires et les procureurs puissent faire échec à une telle tentative d'infraction comme c'est le devoir de leur charge ».
Il apparaît donc. opportun, selon le Députés des Côtes d'Armor de prévenir toute commission de l'infraction pénale réprimant le fait de contracter mariage aux seules fins d'obtenir ou de faire obtenir un titre de séjour ou la nationalité française, « d'obliger le ministère public, saisi par le maire a surseoir automatiquement à la célébration d'une union en cas de suspicion de mariage blanc ».
Marc Le Fur propose que le « délai de sursis soit d'un mois, renouvelable, cette suspension permettrait ainsi au Procureur de la République de dilieenter une enquête afin d'établir la tentative de commission des infractions décrites à l'article L 632‑1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile et d'engager les poursuites, le cas échéant. »
Lettre du maire : Réactions dans la presse nationale
L'affaire est remontée jusque dans les médias nationaux. Ainsi, sous le titre « climat délétère à Loudéac après le mariage de deux étrangers », le quotidien Libération a rappelé toutes les étapes de la crise dans son édition du 23 octobre, s'abstenant cependant de tous commentaires, notant simplement : « on ne pourra pas reprocher à Gérard Huet, le maire de Loudéac, qui avait été condamné en juillet dernier pour avoir refusé de marier deux étrangers en situation régulière ‑contrairement à ce qu'il prétend‑ d'avoir de la suite dans les idées. »
Beaucoup plus incisif a été le Canard enchaîné qui ironise sur le « charmant courrier reçu par les Loudéaciens et sur le « riant édile, un ex‑divers gauche qui a bien « évolué » . « Ils auraient pu le confondre avec un tract du FN ».
Reprenant la conclusion du maire de Loudéac : « c'est la mairie qui paye, donc nous, chers contribuables« , l'hebdomadaire satirique, qui rapproche les faits de l'attribution de la Marianne d'or à Gérard Huet, en récompense du combat mené pour l'hôpital, termine par « manquerait plus que les deux étrangers aillent s'y faire soigner ».
Enfin le journal d'extrême droite Minute a lui aussi évoqué l’affaire en saluant le combat du maire.
Claudy Lebreton : « quand on est maire, gare à ne pas dresser les gens les uns contre les autres ».
Gérard Huet : « je pensais que les droits de la défense devaient être respectés ».
Stationnement e Handicapés
La réponse du maire
Suite à l'article paru dans le Courrier Indépendant du vendredi 30 octobre 2009 et intitulé : « Stationnement handicapé ‑ un marquage non réglementaire », la Mairie de Loudéac souhaite apporter des explications :
Dominique Bernard, conseiller municipal de la minorité, a adressé à M. le Maire de Loudéac, le 7 octobre 2009 un courrier signalant un problème de marquage qui ne serait pas réglementaire. Dans un courrier en date du 26 octobre 2009 adressé à M. Bernard, M. le Maire s'est expliqué en justifiant pourquoi ce marquage est spécifique :
Le stationnement réservé situé au 37, Rue Louis LAVERGNE a été réalisé à la demande de Jean‑Michel Robin ‑ Kinésithérapeute, afin de faciliter la dépose des patients à mobilité réduite de cet établissement de santé, qui sont le plus souvent non titulaires d'une carte européenne handicapée GIG‑GIC. Ceci explique pourquoi ce stationnement est matérialisé en jaune et ne comporte pas de signalisation verticale, conformément aux dispositions de l'article 8.3 de l'instruction ministérielle sur la signalisation routière du 24 novembre 1967
« je savais la minorité prompt à la critique, mais là cela dépasse l'entendement, car désormais les élus de l'opposition en viennent à inventer des problèmes pour mieux faire parler d'eux ! Premièrement, en tant que membre de la Commission Accessibilité, M. Bernard n'a pas à divulguer les points qui y sont traités. Deuxièmement, j'ai répondu à M. Bernard par courrier en date du 26 octobre 2009, en lui expliquant les raisons d'un marquage jaune. Or aujourd'hui je constate que M. Bernard préfère se répandre dans la presse en mettant en cause la responsabilité de la Mairie, m'obligeant à me justifier sur des problèmes qui n'existent pas 1 Où est l'esprit constructif de l'opposition ? J'invite donc M. Bernard à venir en Mairie se faire expliquer de nouveau, par le Chef de la Police Municipale, ce point de détail, qu'à priori il n'a pas compris« a lancé Gérard Huet, maire de Loudéac.